Épinard 💚 - Vestia, un promoteur qui envoie du bois

Bonjour à tous !

Aujourd’hui, on va parler d’immobilier durable, de construction bas carbone et de la façon dont Vestia finance sa transition (plus d'une martingale anti greenwashing).

On espère que vous avez passé un très bel été et on est ravis de vous retrouver pour le retour des coups de cœur Épinard 🌳.

De mon côté, la majorité de mes investissements (et de mes prêts, surtout 😅) concernent de l’immobilier : mon appartement à Lyon, un studio “en locatif” en cours de rénovation thermique à Lyon aussi, et dse SCPI “vertes” (et “moins vertes”, celles du passé)

… Mais je n’avais jamais investi dans des projets de construction verte : c’est une première. 🎉

Je suis bien content de mettre ce coup de cœur en avant car je trouve que c’est une façon intéressante de soutenir une entreprise engagée dans l’immobilier sans les contraintes d’un projet immobilier que l’on gère soi-même.

Ce qu’on va voir ensemble :

• 👷 Pick : Pourquoi on trouve le profil de Vestia intéressant
• 🌍 Climat : Pourquoi la construction bas-carbone va compter dans la transition
• 💶 Levée : Comment Vestia compte financer sa croissance… et sa transition
• 🏆 Atouts / ❓ Risques : Ce qui peut faire le succès ou l’échec de l’opération
• 🌳 Pourquoi j’y investis

C’est parti !
Jean-Marc, pour le duo d’Epinard 🌳

De la TPE familiale à la PME qui décolle

Vestia, c’est une PME familiale basée à Montpellier.
Elle intervient dans beaucoup de métiers du bâtiment, mais c’est surtout un promoteur immobilier : c’est là qu’ils font près de 90% de leur chiffre d’affaires (24 de leurs 27M€ en 2022).
Elle a été créée il y a près de 30 ans et est surtout en forte croissance depuis 10 ans, avec des croissances d’effectifs dignes des géants de la tech ! (20-25% par an) 🚀.

Mais au-delà de la croissance, c’est aussi - et surtout - une entreprise qui prend un virage environnemental de plus en plus marqué :

• des constructions de bâtiments à haute performance énergétique
• du recyclage des eaux grises sur un projet à Montpellier
• la formation de ses employés aux enjeux de biodiversité avec la Ligue de Protection des Oiseaux.

C’est encore rare dans le secteur, ça se remarque.

La raison pour laquelle on en parle aujourd’hui, c’est qu’ils lèvent de l’argent auprès de particuliers pour accélérer leur “transition verte”.

🚨 Alors je ne vous cache pas que lorsqu’en regardant un dossier de “transition verte” dans la construction, je vois une photo d’architecte, un bâtiment neuf avec des jungles qui dépassent des balcons et des trentenaires rayonnants aux fenêtres, j’ai une petite tendance à me crisper. Le radar à greenwashing se met en branle assez rapidement.

Mais en lisant les détails du projet et en creusant le secteur, le radar s’est calmé assez vite ; et c’est surtout car leur transition est bien définie :

• ils veulent créer un cadre plus précis (un bilan carbone, une trajectoire de décarbonation alignée avec l’accord de Paris)
• ils souhaitent accélérer une activité de construction de modules en bois qu’ils ont lancée récemment.

Avant de revenir sur ce que Vestia souhaite financer dans le détail et sur ses perspectives, prenons 1 minute pour poser les contours du “problème climat” dans le bâtiment et la construction.

🌍 Le problème “climat” dans le bâtiment

La construction est un monstre carbone

Le bâtiment représente 23% des émissions de gaz à effet de serre en France : c’est le 2ème secteur le plus polluant après les transports, et c’est surtout lié au chauffage au gaz ou au fioul de près de la moitié des bâtiments.

👷 La construction dans tout ça ? Comme l’explique l’ADEME, 75% de l’impact carbone sur le cycle de vie d’un bâtiment se concentre sur la construction et sur la fin de vie.

Quand on parle de construction bas carbone, on arrive vite à la question des matériaux utilisés. Le bois et autres matériaux biosourcés sont privilégiés par les acteurs de construction bas-carbone.

C’est le cas de Vestia, qui a investi en 2021 dans une usine de construction de modules en bois près d’Alès - la “Wood Building Industry”.

Le bois, matériau miracle ?

Le bois est intrinsèquement un très bon matériau de construction :

• c’est un excellent isolant
• il est facile à manipuler
• il peut être relativement léger (et donc servir pour des surélévations)...

On a construit pendant des siècles avec, il y avait bien quelques raisons 😅

Et du point de vue du carbone, il a des airs de matériaux miracle, comme l’expliquait ci-dessous dans Le Monde Hélène Genin, la déléguée générale de l’association pour le développement du bâtiment bas carbone.

“En ce qui concerne le carbone, le bois a des atouts indéniables. […] Dans son procédé de fabrication, il est très peu émissif. Et il stocke le carbone capté par l’arbre dans la forêt, permettant au bâtiment de préserver ce puits à carbone pendant toutes ses décennies de vie”
Hélène Genin

L’effet de stockage du carbone est temporaire : lorsque le bâtiment est détruit ou s’il brûle, le carbone stocké dans le bois est relâché dans l’atmosphère. Mais la construction bois permet de gagner du temps dans la transition.

Un bâtiment de 50m2 qui optimise l’usage du bois (c’est-à-dire qui l’utilise dans le gros œuvre aussi) peut stocker 10 tonnes de carbone pendant toute sa durée de vie, l’équivalent d’un an d’émissions pour le Français moyen.

Sous la pression de la réglementation environnementale des dernières années, la construction bois se développe vite : les promoteurs ont vu l’opportunité et la plupart s’accordent à dire qu’elle a de beaux jours devant elle.