Investissement ESG : une bulle ? - Actifs échoués : ça flotte encore ? - Épinard 🌳 #2

Hello,

Merci à tous pour vos retours sur la première édition, ça fait plaisir !

Je suis donc fier de vous partager cette seconde édition.

Au programme :

• Investissement ESG : une bulle ?
• Pourquoi le critère ESG est insuffisant ?
• Actifs échoués : ça flotte encore ?
• Actus

C’est parti !

Gaël

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Investissements ESG : une bulle ?

Le 20 septembre, dans son rapport trimestriel, la Banque des Règlements Internationaux (la banque centrale des banques centrales) proposait un encart sur l’investissement “durable”. En résumé, les flux monétaires massifs en direction de ces fonds ESG/ISR ont fait monter de manière importante la valorisation du secteur et il n’y a aucun signe de ralentissement. La BRI se demande donc si une bulle “verte” ne serait pas en train de se former. Même eux ont du mal à estimer les montants qui sont dirigés vers ce secteur, par manque de définition commune des fonds ESG/ISR ou encore à “impact”.

Source : BIS quaterly report 20/09/21

Le graphique de gauche permet de mesurer l’augmentation des montants sous gestion au sein des fonds déclarés ESG/ISR : multiplié par 3 en 4 ans !

Le graphique de droite montre, lui, une image différente, la bulle s’est déjà en partie dégonflée : la valorisation des entreprises ESG a atteint un sommet fin 2020/début 2021 avant de se stabiliser depuis mi-2021.

La question que pose la BRI est donc la suivante : la bulle va-t-elle continuer à se dégonfler ou les nouveaux afflux seront suffisants pour maintenir la valorisation des sociétés ?

Perso, je me demande à quel point cette bulle existe vraiment, je vous en dis plus juste en dessous.

Pourquoi le critère ESG est insuffisant ?

Mon parti pris est d’investir sur la thématique environnementale et environnementale uniquement. Je suis très critique (à tort ou à raison) des fonds dits ESG (Environnementaux, Sociaux et Gouvernance) ou ISR (Investissement Socialement Responsable) pour plusieurs raisons :

1. La répartition entre le E, le S et le G est différente entre chaque fonds : il est donc facile d’y faire rentrer n’importe quelle société en fonction de la volonté du gérant.
2. Les critères environnementaux sont généralement trop ‘faibles’, on se contente du “meilleur de sa catégorie” : le meilleur producteur de charbon/pétrole n’a pas d’avenir.
3. Ils donnent à l’investisseur un sentiment du devoir accompli grâce à un marketing hors pair, mais la réalité est loin d’être aussi belle (cf ci-dessus) :
   “- Mme Michel, c’est RES-PON-SABLE qu’on vous dit, faites-nous confiance” (remplacer responsable au choix par vert/écolo/accords de paris/bon pour le climat…)

L’utilisation des critères ESG est donc l’occasion pour les fonds de faire du neuf avec du vieux emballé dans un paquet-cadeau vert.

Je vous en parlais lors de la première édition : Desiree Frixler, la lanceuse d’alerte à l’origine du scandale DWS (un fonds de gestion, filiale de la Deutsche Bank, qui aurait exagéré la part de ses actifs sous gestion “durable”) a communiqué davantage sur les pratiques qu’elle a pu constater.

PS : le cours de DWS ne s’est toujours pas remis du scandale👇

Pour faire simple, les gérants des fonds n’utilisaient pas les données ESG pour gérer leurs portefeuilles pourtant vendus comme ESG.

Pour en revenir à la question de la BRI, y a-t-il une bulle ? Je pense qu’aujourd’hui les critères ESG sont suffisamment larges (pour ne pas dire permissifs) qu’une bulle serait surprenante. Cependant, l’arrivée de nouveaux labels ou critères plus restrictifs, portant sur les critères environnementaux uniquement, pourrait créer une “bulle”. Les entreprises répondant de manière satisfaisante à ces critères étant relativement peu nombreuses.

Actifs échoués : ça flotte encore ?

Dans la première édition d’Epinard, je vous parlais des fameux actifs échoués : ces puits de pétrole, centrale ou mine de charbon qui pourraient voir leurs valorisations devenir nulles.

Conscients des enjeux environnementaux, certains acteurs de la finance ont commencé à se séparer d’actifs bruns. Mais ceux-ci ne sont pas allés bien loin, d’autres fonds y ont vu une opportunité de les racheter au rabais.

En France, nous avions vu un groupe tchèque venir racheter deux centrales à charbon que l’Etat s’était déjà engagé à fermer.

La hausse des prix de l’énergie ces dernières semaines leur donne économiquement raison, moralement c’est une autre affaire…

Source : L'express

Bon, là tu te dis : il est sympa Popeye avec ses épinards pas tout à fait verts, mais où est ce que je mets mon argent moi ?

Pas de panique ! Je vais consacrer les prochaines éditions à ce sujet. Au programme : agriculture, actions, immobilier, investissement participatif, banque verte (si, si!) ….

Alors comme on dit : stay tuned !

Actualités

• L’article du financial times sur les hedge funds rachetant les actifs échoués : FT
• Une interview long format de Desiree Frixler qui a révélé le scandale DWS : Video - 59 min
• Toujours plus de Green Bond : Article L'echo.be
• La SEC (l’AMF américaine) va demander un reporting plus détaillé sur le changement climatique : Article JD Supra (en anglais)

That’s it ! J’espère que vous avez appris des choses !

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À très vite !

Gaël 🌳