Épinard 🌳 #22 - Le coliving, un investissement qui rassemble

Hello les Epinards 👋

Aujourd’hui, on va parler co-living 🏡. Après le co-voit, le co-work, maintenant le co-living.

Un nouvel anglicisme pour parler d’une simple “colocation” ? Pas tout à fait.

Ce que tu vas apprendre aujourd’hui :

• La différence entre coliving, coloc et habitat partagé
• Pourquoi l’offre de coliving décolle
• Comment le coliving peut nous aider à réduire notre empreinte
• Mon opinion sur ce secteur et comment y investir si tu le souhaites

Et pour clore cette édition, je vous présenterai une nouvelle plateforme de financement participatif un peu particulière : Villyz. Ou comment allier engagement citoyen, développement des collectivités et épargne.

Avant d’aller plus loin, je suis super fier de vous annoncer que nous sommes maintenant deux à faire grandir Épinard 🌳 !

Jean-Marc, un fidèle abonné, m’a rejoint depuis quelques semaines.

L’objectif reste le même : financer la transition en se construisant un patrimoine.

Et comme je vous l’annonçais la semaine dernière :

• Épinard c’est maintenant tous les dimanches dans votre boîte mail
• Les coups de 💚, deux investissements à impact que l’on analyse chaque mois et dans lesquels on investit, restent réservés aux abonnés Premium.
  Pas encore Premium ? Retrouve deux exemples ici et là

Place à l'édition du jour,
Gaël 🌳

🏡Le coliving, c’est quoi ?

Le coliving c’est un habitat à mi-chemin entre la coloc d’étudiant et l’hôtel.

Même si les fonctionnements d’une colocation et d’un coliving sont proches, les co-livers disposent généralement d’une chambre privative plus “luxueuse” avec coin bureau et douche.

Et comme dans une coloc on retrouve de nombreuses parties communes : salon, cuisine et éventuellement une salle de jeux, un jardin ou encore une salle de sport.

Les services sont également omniprésents et inclus dans le loyer : ménage des communs, abonnements (VOD, musique), internet…

Les habitants des colivings sont plutôt des jeunes actifs (22-30 ans) qui commencent à travailler dans les grandes villes françaises, des pros en déplacement de longue durée ou des personnes en transition professionnelle (formation ponctuelle) ou personnelle (séparation).

📦Pourquoi le coliving cartonne ?

Pas peu fier de mon émoji carton là 😅

Trois tendances de fonds poussent à l’adoption du coliving :

• Le coût du logement dans les grandes villes françaises
• La qualité des services proposés
• Une recherche de lien humain après les années Covid

Avant de détailler tout ça, un interlude sponsor.

[Sponsor] Financer la transition avec WiSEED

Nouvelle édition, nouveau sponsor. Un grand merci à WiSEED, grâce à qui cette édition est possible.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore, WiSEED, c’est un pionnier du crowdfunding depuis 2008.

Les projets proposés couvrent 3 grands thèmes :

• Immobilier
• Transition énergétique
• Santé

WiSEED est également une plateforme d’investissement qui permet d’investir dans différents fonds (SCPI ou fonds de placements).

Comme ici, on est sur Epinard 🌳, vous vous demandez ce qui peut se cacher derrière “Transition Energétique” ?

Et bien en fait, cela couvre une multitude de projets et d’entreprises innovantes travaillant dans la transition écologique et pas qu’énergétique. J’ai vu passer des campagnes dans les secteurs de la mobilité, de la chimie verte ou encore de l’écologie industrielle (quelques exemples ci-dessous).

Les rendements des différents projets “Transitions” sont situés entre 7 et 8% ce qui est intéressant et cohérent avec les risques associés.

Il s’agit donc d’une plateforme intéressante pour participer au financement de projets innovants en lien avec la transition et à l’occasion de pouvoir financer des projets immo ou de santé si vous le souhaitez.

🎁 Alors pour vous donner l’occasion de tester la plateforme WiSEED propose aux abonnés d’Épinard 🌳 un code promo exclusif vous permettant de bénéficier de 100€ pour 1000€ investis sur le projet de votre choix pour tout premier investissement avec le code EPINARD.

On ne le rappellera jamais suffisamment : investir présente des risques de pertes en capital.

Ok reprenons sur le coliving.

Des logements hors de prix pour les jeunes actifs

Ce n’est pas une nouveauté, les prix du m2 dans les grandes villes ont explosé ces dernières années.

Paris en tête. Pour s’offrir un 40m2, il est maintenant nécessaire de gagner au moins 100k€ annuels. 🤯

Peu de carrières offrent un tel salaire (même en sortant des meilleures écoles du monde).
Les 25-35 ans n’ont d’autres choix que de se tourner vers la location.

Et même là, il peut être difficile de justifier seul d’un salaire supérieur à 3 fois le loyer.

Le coliving, comme la colocation, est donc une solution permettant de se loger à moindre coût.

All-in sur les services

C’est l’argument qualité du coliving : “déposez votre valise - vous êtes chez vous”.

Pas de paperasse ; en coliving, la plupart des services sont inclus dans le loyer.

On y retrouve donc à la pelle : Internet haut débit (of course), tous types d’abonnements vidéos comme Netflix, audio comme Deezer, un service de ménage a minima pour les communs, parfois des services de conciergerie pour vos colis ou démarches administratives etc.

Certains vont même jusqu’à organiser des livraisons de panier de producteurs locaux pour les colivers.

Surtout, le coliving permet d’accéder à des prestations immobilières intéressantes : maison, jardin, terrasses, cuisine tout équipée…

Plus qu’une coloc : une communauté

Les années Covid ont marqué de nombreux étudiants et jeunes actifs privés de vie sociale et reclus dans leurs appartements.

Il semble plutôt normal que certains aspirent maintenant à faire plus de vie sociale et de rencontres.

Le coliving est un moyen pour y arriver.

D’ailleurs, se calquant sur le fonctionnement des colocs, ce sont souvent les colivers qui choisissent les nouveaux arrivants.

👣Le coliving pour réduire son empreinte ?

Le coliving a-t-il un impact positif sur le climat et nos émissions ?

Pour répondre à cette question, il faut en fait étudier l’impact de l’immobilier et de l’usage que l’on en fait, car il existe peu de données sur le coliving à proprement parler.

Heureusement, une étude de l’ADEME analyse différents scénarios de transitions pour 2050 et on peut en tirer quelques points intéressants sur le logement.

Pour réduire l’impact de l’immobilier, l’ADEME joue sur 3 leviers dans ses scénarii :

• L’efficacité en maximisant l’utilisation du parc actuel et d’un point de vue énergétique pour les équipements
• La sobriété en réduisant la surface par personne et la quantité d’équipements
• L’utilisation de matériaux & d’énergies moins dommageables pour l’environnement tout le long du cycle de vie

Pour comparer coliving vs habitat individuel ou coloc, ce sont plutôt les 2 premiers leviers qui auront un impact, le dernier n’ayant pas d’impact direct car relevant plus de la qualité du bâti que de son usage.

Maximiser l’usage des bâtiments existants pour réduire l’empreinte du secteur

Là où le coliving peut représenter un atout, c’est bien sur le pilier de la sobriété, car pour l’ADEME, cela revient principalement à réduire la surface par personne.

Malheureusement, il n’existe pas de statistiques sur la surface des colivings ou même les colocations.

Mais a priori, il paraît plutôt réaliste que la surface des colocations soit en dessous de la moyenne nationale (120m2 pour 3 habitants). Ce qui entraînerait de facto un meilleur usage des surfaces habitables et donc des économies dans la construction ou la rénovation.

Si on arrive à faire loger plus de gens dans un même d’immeuble, à nombre d’immeubles égal, on est gagnant. CQFD 🤔

Le bémol, c’est que c’est plus une hypothèse qu’un argument à ce stade. Plus qu’à attendre la prochaine stat de l’INSEE sur le sujet. 🤞

Plus de biens communs pour moins de consommation

Regardons maintenant du côté de la conso.

Dans son scénario le plus ambitieux, l’ADEME mise sur une baisse drastique de l’équipement des ménages ainsi qu’une forte mutualisation de ce qui peut l’être (machine à laver, fer à repasser, appareil à raclette…).

Oui selon l’ADEME on mangera toujours de la raclette en 2050 🧀

Ce scénario colle assez bien avec la réalité du coliving, où de nombreux équipements sont mis en commun : four, lave-vaisselle, télé, machine à laver, fer à repasser, canapé…

Autant de biens qui seraient démultipliés si chacun vivait en habitat individuel.

J’ai posé un petit calcul de coin de table (détails en fin d'édition) pour estimer les économies de conso, et j’aboutis au résultat suivant :

Vivre en coloc ou en coliving permettrait de faire baisser l’empreinte liée aux équipements de 17 à 24% en fonction du niveau de mutualisation des équipements.

Pour le coliving, avec ses espaces privatifs “suréquipés” (TV & douche perso), on serait plutôt dans la fourchette basse de mutualisation et donc plus près des -17%.

Sachant que d’autres sources d’économies sont possibles avec la vie en communauté, notamment les consommations énergétiques, mais aussi d’autres “services” ou biens en commun comme une chambre d’ami, des vélos ou encore une voiture.

🤔Alors, est-ce qu’on y croit ?

Perso j’ai envie d’y croire car comme on l’a vu réduire notre empreinte immobilière ne peut qu’être bénéfique : moins d’artificialisation des sols, limitation de la consommation par la mise en commun…

Et parce qu’on a besoin de nouveaux récits. Pour permettre à l’habitat partagé de véritablement décoller, c’est avant tout un imaginaire qui doit être entièrement repensé. La maison individuelle avec jardin restant un idéal poursuivi par beaucoup.

Et moi le premier, avant de rédiger cet article, bien que sensible à la transition, il ne m’était jamais venu à l’esprit que devenir propriétaire de sa résidence principale pouvait se faire autrement qu’en habitat individuel.

Mais l’essor actuel du coliving, se fait plutôt pour une “mauvaise raison” : l’inaccessibilité de l’immobilier dans les grandes villes, plutôt que pour des raisons écologiques.

Une baisse importante du marché immobilier français (qui est souhaitable - cf cette analyse de la Banque de France) pourrait malheureusement faire reculer ce nouveau mode de vie.

Alors que seulement un quart des Français ont déjà habité en communauté, le déploiement du coliving participe justement à la création de ces nouveaux récits sur le “vivre ensemble” et permet de faire évoluer les mentalités. Ce qui, je l’espère, pourrait se révéler bénéfique pour ce mode de vie et donc pour l’environnement.

Et mon ultime conviction sur le sujet, ce mode de vie est très pertinent pour les étudiants et jeunes actifs mais surtout pour les 60 ans et + qui se retrouvent dans des logements trop “grands” après le départ des enfants. Alors les boomers ? On tente la coloc ?

Comment investir dans le coliving ?

Il est tout à fait possible d’investir dans le coliving dès aujourd’hui, et même de plusieurs manières différentes :

1. Do It Yourself : Trouver un bien immobilier qui convient, le rénover au format coliving, mettre à disposition les différents services, le louer et en assurer la gestion.
2. Déléguer : Colonies et La Casa proposent aux particuliers ayant une certaine capacité d’investissement de les accompagner sur la recherche, les travaux et la gestion (on parle d’un budget total de 300k€ minimum).
3. Investir directement dans les entreprises du secteur : aujourd’hui 4 entreprises se détachent en France : Colonies, Babel, La Casa, La Clique.
   Tips : Je t’invite à les suivre sur les réseaux pour être réactif en cas de levée de fonds ou de nouveaux projets.
4. Investir dans des projets immobiliers de coliving en financement participatif : il n’y a pas de projets dispos en ce moment, mais par exemple le coliving de Babel à Grenoble (juste en dessous de la Bastille pour les gens du coin) a fait l’objet d’une campagne.
   Tips: Babel à l’air de financer régulièrement ses projets via Anaxago, tu peux donc t’inscrire à leur newsletter.

Voilà pour ce petit tour du côté du coliving, un secteur que je vais continuer à surveiller de près. Et si je vois passer des opportunités intéressantes, je ne manquerai pas de vous les partager.

Détails du calcul des gains de sobriété - Tu peux passer si tu as déjà mal à la tête.

Si on veut se lancer dans une estimation chiffrée des économies :

• L’Insee nous indique qu’il y à en moyenne 3,2 personnes dans une colocation, contre 2,1 dans un ménage type.
• L’ADEME nous dit que l’empreinte CO2eq de nos biens d’équipement est de 6 tonnes pour un ménage type de 2,1 personnes.

Je fais l’hypothèse que les équipements en communs (cuisine, tv etc) sont les mêmes entre un ménage type et une coloc de 3,2 personnes.

Ce que je ne sais pas dire, c’est la part de ses équipements commun dans l’empreinte du ménage type, je réalise donc 2 estimations avec les hypothèses suivantes :

• Cas 1 : Dans un ménage type, 50% des équipements sont mis en commun soit une empreinte de 3T, les 50% restants sont rattachables aux individus constituant le ménage soit 1,4T/personne.
• Cas 2 : Dans un ménage type, 70% des équipements sont mis en commun soit une empreinte de 4,2T, les 30% restants sont rattachables aux individus constituant le ménage soit 0,86T/personne.

Pour calculer l’empreinte d’une coloc type de 3,2 personnes, voici la formule utilisée :

Ce qui donne :

Ce calcul vaut ce qu’il vaut, mais il permet, selon moi, de donner une première estimation des ordres de grandeurs des gains de sobriété permis par le coliving.

[Découverte] 🏤Villyz, financez les projets de votre collectivité

C’est une de mes découvertes du mois de mai, la plateforme de financement participatif Villyz.

Encore une ?!
Certes, mais elle se lance sur un créneau que je n’ai pas vu ailleurs : financer les projets des collectivités.

Pourquoi ta ville (ou département/région) devrait s’endetter auprès d’une banque alors que toi citoyen.ne, tu as un peu d’épargne de côté ?

Non seulement tu bénéficieras du projet réalisé mais en plus tu pourrais obtenir des intérêts en le finançant.

C’est fort non ?

La plateforme est encore récente, seuls quelques projets ont déjà été financés, mais d’autres projets d’envergure devraient bientôt arriver. Si je vois passer des projets intéressants, je ne manquerai pas de vous les partager. 😉

On rappelle comme toujours, qu’investir en financement participatif comporte des risques de pertes en capital.

Et voilà pour cette nouvelle édition !

On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau coup de 💚.

PS : Toutes les éditions précédentes sont dispos ici. Elles sont rangées par grand thème pour que tu puisses t'y retrouver facilement.

👋
Gaël 🌳