Épinard 🌳 #26 - Barrages, une source unique d’énergie

27 août 23

Hello les Epinards 👋

J’espĂšre que vous avez passĂ© un bon mois d’aoĂ»t, et que vous avez pu profiter de la pause estivale pour vous ressourcer.

De notre cĂŽtĂ©, on revient chargĂ©s Ă  bloc pour continuer Ă  explorer l’univers de la finance responsable.

Merci pour toutes vos rĂ©ponses sur le futur d’Epinard, on a pris le temps tout lire. 🙏

Et comme promis, le format de la newsletter va Ă©voluer pour prendre en compte vos retours.
On va donc rajouter davantage de conseils sur la gestion et la construction de son épargne dans les newsletters pour vous aider à prendre les bonnes décisions.
Et bien sĂ»r, on va continuer Ă  creuser pour vous des opportunitĂ©s d’investissement dans la transition Ă©cologique toutes les 2 semaines.

Pour bien reprendre en cette fin d'Ă©tĂ© caniculaire, on va parler d’une opportunitĂ© d’investissement mĂ©connue.
D’une source d’énergie qui a un rĂŽle majeur et unique dans notre transition Ă©nergĂ©tique.

L’édition d’aujourd’hui est dĂ©diĂ©e aux
 Barrages 🌊.

Et lĂ , tu te dis que j'ai fondu un boulon pendant l’été  Que tu n’as pas quelques millions de cĂŽtĂ© pour construire un barrage.
Pas (complùtement) faux ! 😅

Je te rassure, il est tout Ă  fait possible d’investir dans l’hydroĂ©lectricitĂ© et pour des montants raisonnables ; on y reviendra en fin d’édition.

Mais avant ça, je te propose de mieux comprendre les enjeux des barrages et surtout leur potentiel de développement.

Ce que tu vas apprendre dans cette Ă©dition :

🌍 Pourquoi l’impact de l’hydroĂ©lectricitĂ© sur l’environnement et le climat est sous le feu des critiques ?

💰 Quel est son potentiel et pourquoi l’hydroĂ©lectricitĂ© est-elle si unique parmi les Ă©nergies renouvelables ?

💾 Comment s’y prendre pour investir dans l’hydroĂ©lectricitĂ© ?

On y va ?
Gaël pour la Team Epinard


🌊 HydroĂ©lectricitĂ© : la force de l’eau

Si les premiĂšres retenues d’eau Ă©taient plutĂŽt destinĂ©es Ă  l’alimentation en eau potable, l’homme a utilisĂ© la force de l’eau depuis plus de 2 000 ans pour mouvoir scies, meules, pompes et plus rĂ©cemment turbines.

L’utilisation de la force de l’eau pour produire de l’électricitĂ© est beaucoup plus rĂ©cente en revanche : elle commence Ă  la fin du XIXĂš siĂšcle dans les Alpes. đŸ‡«đŸ‡·

Les premiers essais français ont lieu dans les annĂ©es 1880 dans la rĂ©gion grenobloise. Puis, sous l’effet combinĂ© des dĂ©couvertes de la rĂ©volution industrielle et des besoins croissants en Ă©nergie, la production hydroĂ©lectrique s’est envolĂ©e.

De 852MW de puissance installée à la fin de la 1Úre guerre mondiale, la France est passée à 25,7GW (x30) : son parc installé la place sur le podium européen derriÚre la NorvÚge et la Turquie.

Mais ça ressemble à quoi tout ça ?

Pour faire simple, on regroupe les centrales hydroélectriques en 3 grandes familles :

  • Les centrales au fil de l’eau (=sur les cours d’eau)
  • Les centrales de lac
  • Les centrales de pompage turbinage (les fameuses STEP, on y reviendra 😉)
Dans l’ordre : une centrale au fil de l’eau, de lac et une STEP - Source : EDF & Wikipedia
🧐
Fun Fact : un des premiers grands barrages n’a pas Ă©tĂ© construit pour produire de l’électricitĂ© mais pour alimenter la ville d’Aix en eau potable en rĂ©ponse Ă  une Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra.
Double fun fact : son initiateur n’est autre que François Zola, le pùre d’Emile.

GrĂące Ă  l’investissement participatif & responsable Ă©videmment !

Merci à Enerfip qui sponsorise cette édition et qui propose réguliÚrement des projets de construction ou de rénovation de centrale hydroélectrique à ses investisseurs.
Mais aussi d’autres projets d’énergies renouvelables : centrales photovoltaĂŻques, Ă©oliennes, centrales de mĂ©thanisation par exemple. Plus largement, ils financent des projets pour la transition Ă©nergĂ©tique.

C’est l’occasion de rappeler que l’investissement participatif c'est :

  • un placement transparent : vous choisissez vos projets et financez directement les entreprises (contrairement aux investissements boursiers par exemple).
  • un excellent moyen pour avoir de l’impact avec son investissement : vous contribuez au dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables et de la filiĂšre hydroĂ©lectrique en France.
  • un investissement accessible : le minimum d’investissement sur Enerfip est de 10€.
  • un placement financiĂšrement intĂ©ressant : les projets d’Enerfip affichent actuellement des taux d’intĂ©rĂȘt entre 7 et 8,5% avant impĂŽts.

MĂȘme s'il est par nature plus risquĂ©, l'investissement participatif est un bon moyen pour diversifier et dynamiser son Ă©pargne dans un contexte oĂč l'inflation reste Ă©levĂ©e.

Il vient en complĂ©ment de placements en livrets plus sĂ©curisĂ©s - mais nettement moins rĂ©munĂ©rateurs. Le taux du livret A est par exemple annoncĂ© Ă  3% jusqu’en 2025.

Intéressé.e ?
Vous pouvez crĂ©er votre compte pour ne pas rater les prochaines campagnes. Enerfip vous fera bĂ©nĂ©ficier de 30€ offerts une fois votre inscription validĂ©e.

Utilisez le lien ci-dessous, ou le code EPINARD 👇🎁

*Pour rappel, l'investissement participatif présente un risque de perte en capital et les rendements ne sont pas garantis.


🌍 HydroĂ©lectricitĂ© & Environnement

Utiliser la force de l’eau pour crĂ©er de l’électricitĂ© : certains y voient la meilleure des Ă©nergies renouvelables, quand d’autres se focalisent sur l’impact nĂ©gatif sur l’environnement.

Avant de commencer, il me semble important de garder Ă  l’esprit qu’il est difficile de porter un jugement de valeur sur cette technologie tant l’équilibre entre impacts environnementaux et quantitĂ© d’énergie produite peut varier d’un projet Ă  l’autre.

Du cÎté des aspects plutÎt négatifs, voici les principaux :

  • 1ïžâƒŁ L’impact sur l’écosystĂšme local CrĂ©er une retenue d’eau implique d’inonder une zone Ă©tendue qui sera “perdue” d’un point de vue environnemental pour plusieurs dĂ©cennies. L’impact local est considĂ©rable entre perte de la faune et de la flore, dĂ©placement de population et modification du paysage.
  • 2ïžâƒŁ L’impact sur le cours d’eau : Les centrales crĂ©ent des ruptures de continuitĂ© Ă©cologique des cours d’eau - changement de dĂ©bit, de hauteur d’eau, de sĂ©diments. Ces ruptures impactent la faune en amont et en aval et notamment les espĂšces migratrices (saumons, truites pour les plus connues). Un inconvĂ©nient connu depuis la mise en place des moulins au moyen-Ăąge !
  • 3ïžâƒŁ De fortes Ă©missions de GES Ă  la crĂ©ation : Peut-ĂȘtre une des consĂ©quences les moins connues de la crĂ©ation d’une retenue d’eau. Dans ces premiĂšres annĂ©es, le rĂ©servoir va Ă©mettre une quantitĂ© importante de GES, notamment du mĂ©thane, du fait de la dĂ©composition des matiĂšres organiques recouvertes d’eau. Selon la rĂ©gion d’implantation et le type de vĂ©gĂ©tation, cela peut rĂ©duire considĂ©rablement l’intĂ©rĂȘt climatique de l’installation. C’est le cas des barrages construits en zone tropicale (BrĂ©sil, Inde, Chine).
  • 4ïžâƒŁ Des risques non nuls : Comme toute activitĂ© “industrielle”, il existe des risques. Ici le plus important, c’est la rupture du barrage et les dĂ©gĂąts qui en dĂ©coulent. Ce n’est pas qu’un risque thĂ©orique : en France, le barrage de Malpasset dans le Sud avait cĂ©dĂ© en 1959 causant la mort de plus de 400 personnes.
  • 5ïžâƒŁ Une disponibilitĂ© dans la limite des stocks disponible : Pas de pluie, pas d’eau
 Pas d’hydro ! Or, on l’a vu l’annĂ©e derniĂšre : s’il ne pleut pas la capacitĂ© de l’hydroĂ©lectricitĂ© s’effondre (-20% par rapport aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes). Une consĂ©quence du changement climatique qui illustre bien les limites de cette source d’énergie.
A noter que les impacts environnementaux sont pour partie rĂ©versibles - exemple ici de la dĂ©construction d’un barrage dans le Morbihan - Source

Mais l’hydroĂ©lectricitĂ© n’est pas la 3Ăšme source d’électricitĂ© mondiale par hasard, elle a quelques atouts dans sa manche :

  • 1ïžâƒŁ Sa technologie est “simple” Ă  mettre en Ɠuvre et son potentiel est massif. À titre d’exemple, les barrages des Trois Gorges en Chine produisent autant d’électricitĂ© que 25 rĂ©acteurs nuclĂ©aires.
  • 2ïžâƒŁ Hors zones tropicales, elle permet de produire de l’énergie avec un bilan carbone trĂšs faible (~6 g/CO2eq/kWh soit 2x moins que l’éolien et 40x moins que le gaz naturel). Rien que ça, c’est un argument de poids face au dĂ©fi de la transition Ă©nergĂ©tique qui nous fait face.
  • 3ïžâƒŁ L’hydroĂ©lectricitĂ© est considĂ©rĂ©e comme une Ă©nergie pilotable. Une fois les rĂ©servoirs remplis, il est possible de contrĂŽler la quantitĂ© d’énergie mise Ă  disposition sur le rĂ©seau Ă©lectrique et ainsi rĂ©pondre aux pics de charge (ou au contraire s’effacer lorsque la demande est plus faible). C’est un avantage considĂ©rable, car il existe peu d’énergies renouvelables et pilotables.
  • 4ïžâƒŁ Mais la botte secrĂšte de l’hydroĂ©lectricitĂ©, c’est sa capacitĂ© Ă  jouer le rĂŽle de batterie pour le rĂ©seau Ă©lectrique. GrĂące aux Stations de Transfert d’Energie par Pompage (les fameuses STEP), il est possible de stocker de l’énergie en acheminant de l’eau dans un rĂ©servoir en altitude, avant de la relĂącher pour produire de l’électricitĂ©.

Un bilan contrasté.

D’un cĂŽtĂ© une Ă©nergie massive, bas-carbone, stockable et pilotable ; de l’autre, des impacts Ă©cologiques que l’on ne peut pas nĂ©gliger. À titre personnel, je trouve ça assez rĂ©vĂ©lateur du type de dĂ©cisions que nous allons ĂȘtre amenĂ©s Ă  prendre dans les prochaines annĂ©es. Quelle valeur donner Ă  la biodiversitĂ© ? Aux activitĂ©s dĂ©pendantes d’une source d’énergie bas-carbone ?

💰 Pourquoi investir dans l’hydroĂ©lectricitĂ© ?

Un potentiel encore important dans le monde

Dans le monde

Selon l’IEA, au niveau mondial, les capacitĂ©s de production d’hydroĂ©lectricitĂ© vont augmenter de 17% d’ici 2030. Une croissance en demi-teinte par rapport aux dĂ©cennies prĂ©cĂ©dentes mais qui s’explique par des prĂ©occupations croissantes concernant l'impact sur l'environnement (Cf ci-dessus).

Pourtant, l’IEA estime que l’on pourrait passer Ă  40% d’augmentation si l’on Ă©tait capable de limiter les dĂ©lais d’exĂ©cution, les procĂ©dures administratives et les risques liĂ©s aux Ă©valuations environnementales.

Dans les pays dĂ©veloppĂ©s, c’est surtout le fait que la fonction de stockage ne soit pas valorisĂ©e et qu’il n’y ait pas d’incitation Ă  moderniser les parcs vieillissants qui freinent le dĂ©veloppement.
Mais je pense que ça pourrait rapidement changer.

En France

En France, on estime que 90 Ă  95% du potentiel hydroĂ©lectrique sont dĂ©jĂ  exploitĂ©s. On est donc plutĂŽt bon sur le sujet. D’ailleurs RTE dans ses scenarii de transition Ă©nergĂ©tique jusqu’en 2050 prĂ©voit “seulement” un maintien de la capacitĂ© hydraulique.

Les enjeux pour les années à venir consistent plutÎt à :

  • Moderniser les capacitĂ©s dĂ©jĂ  existantes
  • DĂ©velopper les centrales de petites tailles
  • Favoriser l’utilisation de l’hydroĂ©lectricitĂ© comme fonction de stockage

Bas carbone, stockable & pilotable : le tiercé gagnant pour la transition énergétique

Pourquoi cette fonctionnalité de stockage est-elle si importante ?

Les modifications attendues de nos usages et le dĂ©veloppement des sources intermittentes (solaire, Ă©olienne) vont ĂȘtre sources d’incertitudes sur notre capacitĂ© d’approvisionnement en Ă©lectricitĂ©.

Pour Ă©viter les coupures, un investissement massif dans notre rĂ©seau Ă©lectrique va ĂȘtre nĂ©cessaire afin de garantir une plus grande flexibilitĂ©. C’est notamment vrai en France, oĂč notre rĂ©seau est construit pour un parc nuclĂ©aire aujourd’hui en dĂ©clin. Etre capable de stocker de l’énergie va donc ĂȘtre un atout fort pour se crĂ©er des marges de manƓuvre

Aujourd’hui 3 solutions sont en concurrence pour le stockage de l’énergie :

  • Gaz bas carbone (biomĂ©thane ou hydrogĂšne),
  • Batteries chimiques
  • et bien sĂ»r l’hydroĂ©lectricitĂ© (encore les STEP)

Cette fonction Ă©tait jusqu’à prĂ©sent peu valorisĂ©e car les Ă©nergies fossiles assuraient par nature cette fonction de stockage.

L’hiver 2022 nous a dĂ©montrĂ© que si l’on rĂ©duit l’approvisionnement en ressources fossiles, l’approvisionnement en Ă©lectricitĂ© devient rapidement tendu.

Les producteurs chercheront donc Ă  diversifier leurs capacitĂ©s de stockage, et c’est certainement une carte Ă  jouer pour l’hydroĂ©lectricitĂ© : c’est en effet la plus mature des 3 solutions citĂ©es et elle est facilement opĂ©rable lorsque les rĂ©servoirs sont dĂ©jĂ  existants.

💾Comment investir dans l’hydroĂ©lectricitĂ© ?

Pour ceux qui misent sur l’hydroĂ©lectricitĂ© comme Ă©nergie du futur, voici plusieurs pistes pour investir dans ce secteur :

1- Investir dans les entreprises du secteur

Investir dans des sociĂ©tĂ©s qui exploitent des centrales hydroĂ©lectriques comme Boralex ou Innergex. Elles sont nombreuses mais, malheureusement, beaucoup possĂšdent Ă©galement des centrales Ă  gaz ou au charbon, Ă  l’image de Verbund ou de Enel.
Pour y investir, Verbund et Enel sont cotées en Allemagne et en Italie et sont donc accessibles via votre PEA.

Boralex et Innergex sont, elles, cotées au Canada, vous devrez donc passer par un compte titres pour pouvoir acheter leurs actions.

À titre perso, je suis exposĂ© Ă  Boralex, Innergex et Verbund Ă  travers un ETF qui couvre plus largement le secteur des Ă©nergies renouvelables (voir le benchmark ici).

2- Financer des projets participatifs en hydroélectricité

Financer des projets de centrales via les plateformes de financement participatif, elles sont plutît rares mais j’en ai vu passer quelques-unes sur Enerfip, Lumo Lendosphere et Lendopolis.

J’ai pris une seule participation pour l’instant, mais c’est bien un secteur que je compte renforcer dans les prochains mois au sein de ma poche “financement participatif”.

3- La version ultime : acheter ou construire sa centrale hydroélectrique

Devenir propriĂ©taire d’un bĂątiment avec un “droit d’eau” : moulin, Ă©cluse, barrage. On ne parle pas ici de grand barrage mais plutĂŽt de microcentrale Ă©lectrique. C’est la version ultime pour les passionnĂ©s d’hydro.
Si certains bĂątiments ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© transformĂ©s en centrale hydroĂ©lectrique, d’autres peuvent l’ĂȘtre sous rĂ©serve d’avoir un peu de temps devant soi et d’ĂȘtre capable de financer les Ă©tudes d’impact et les travaux nĂ©cessaires.
Preuve que ce n’est pas si niche que ça, l’ADEME a mis en ligne un guide pour ceux qui souhaiteraient se lancer.

Je vous laisse avec le tĂ©moignage de Serge et Antoine qui construisent une micro-centrale en Normandie (budget 500 000€ et retour sur investissement en 6 Ă  7 ans annoncĂ©).

PÚre et fils construisent une micro-centrale hydroélectrique | Brut.
Serge et son fils se sont lancĂ©s dans la construction d’une centrale hydroĂ©lectrique Ă  eux deux. Brut les a rencontrĂ©s en Normandie.

J'espÚre que cette édition vous a plu et pourquoi pas suscité quelques vocations de constructeur de centrale hydro !
J'ai moi-mĂȘme beaucoup appris en la rĂ©digeant, alors je suis preneur de ton retour juste en dessous?

đŸ™‹â€â™‚ïž
Et toi, est-ce que tu as aimé cette édition ?
Pas Vraiment | Un peu | PlutĂŽt | Beaucoup | ÉnormĂ©ment

On se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle Ă©dition.

PS : Toutes les éditions précédentes sont dispos ici. Elles sont rangées par grand thÚme pour que tu puisses t'y retrouver facilement.

👋
GaĂ«l 🌳